❞Un homme à l’esprit si profond, qu’il est pratiquement insondable ! Un homme à l’esprit si rapide qu’il s’endort plus vite que tout l’monde ! À présent je vous demande de l’applaudir des deux mains, parce que lui n’en a qu’une. Je vous donne l’anguille en acier massif, capitaine Dylan Marshall !❞

Nous sommes arrivés à bon port. L’île, où il m'a amené. C'était loin de ce que j'imaginais. Ces forêts, ces montagnes, ces falaises, les lacs, les rivières, les plans d'eau.. Ces endroits qui pourraient me rendre heureux, ces endroits où je pourrais m'évader, me sentir libre. J'avais oublié ce que ça faisait de vivre  en groupe. Me voilà face à tous les autres. Ils me regardaient, me dévisageaient, j'étais sans doute l’ultime invité, qui revenait d’un voyage à l’autre bout de la terre et ignorait que la fête était finie. Je croisais les yeux, de tout le monde. Vraiment tous. Aphrodite, Gaïa, en passant par Prométhée, Hadès et j'en passe. La liste est vraiment longue. Mais la personne dans lesquels les miens auraient aimé plonger n'était pas ici. Elle était nulle part. Je l'avais bel et bien perdu.  « Regarde, il est revenu.» Leurs murmures, je pouvais les entendre, j'avais l'impression d'être un criminel. Et ils avaient l'air si.. jeune.

Aujourd'hui, fut tragique. Zeus, venait de mourir. Je ne pleurais pas, rien, le néant. Pourtant, avec tout ce qu'on a vécu, tout ce dont on a accompli, tout ce dont on a vécu, bien sûr que ça m'affectait profondément. J'entendais certains qui parlaient. « Et dire qu'il était immortel, comme nous tous.. » Immortel ? C'est quoi ces conneries encore, être immortel mais pourquoi faire ? Quand on sait que la vie, elle est faite pour qu'on grandisse, qu'on mûrisse, qu'on vieillisse & qu'on finisse par mourir, c'est ça le cycle de la vie. Et, je l'ai bien fais comprendre aux habitants de BlueLeaf, ce qui déplaisait à certains. Mais j'en avais un peu rien à foutre, en réalité. Personne n'a cherché à me joindre, à savoir si j'allais bien, si je n'étais pas mort. Je n'allais certainement pas me plier à leur stupide règle.

Les semaines passaient, et je n'allais pas vers les gens. Je restais sur mon bateau que j'avais construis pendant mon séjour ici, ma maison en quelque sorte, malgré que l'eau est le seul élément qui soit réellement mon chez moi. Je l'avais surnommé, le Jolly Roger. Pourquoi ? Et bien, quand j'étais enfant, j'avais un meilleur ami, qui portait ce nom. Malheureusement, il n'est plus de notre monde. Mais je ne l'ai jamais oublié. Pendant ce temps, Chaos, était revenu, tous les habitants en parlaient. Mais je n'écoutais pas, ça ne me faisait pas grand chose de toute façon, je restais le garçon solitaire d'autrefois. « Poséidon, te voilà, je te cherchais partout. » Apparemment, il venait à moi. « J'exige que tu viennes, ce soir, j'ai une surprise qui t'attend. » Une surprise ? Je détestais les surprises. Mais bon. J'essayais peu à peu de m'adapter, alors c'est à contre-coeur que je rejoignais toute cette horde de groupies, acclamer le retour de Pan. Pathétique. Et mon retour à moi, alors hein ? Passons. Nous étions tous à ce grand repas, bien entendu, je n'en avais pas des comme ça, quand j'étais tout seul. Je cherchais toujours & encore du regard, ma chère et tendre, qui n'était pas ici. On passait la nuit à faire la fête, en oubliant les événements tragiques qui eut lieu quelques temps auparavant. C'était comme si on nous avait drogué à la fleur de Lotus, on continue d'en manger, si bien qu'on ne voit pas le temps passer, si bien qu'on oublie tout, et qu'on reste dans le jeu. Je voyais les gens autour de moi, et je me voyais aussi. Comme si j’étais dedans et dehors, fasciné et écœuré tout à la fois par l’inépuisable diversité de la vie.

Dur. C'était dur. J'avais l'impression d'avoir pris une cuite qui a duré 2 ans. Et pourtant, je n'avais été ivre seulement deux fois dans ma vie. J'avais  un mal de crâne abominable et même la boite de doliprane – Pardon, ça n'existe pas ici – n'aurait pas suffit. L'horloge recommençait à raisonner dans ma tête, m'alarmant d'une mort lente et douloureuse. Une torture, à laquelle je ne pourrais échapper. Un pressentiment de trahison. J'avais atteint l’âge où la mort a cessé de surprendre et de terrifier, quoi qu'il pourrait m'arriver, je savais que je n'serais plus jamais seul. Je rejoignais le rocher d'Ariel, fixant l'horizon. Le bleue d'une mer infinie. Il n'y avait pas d'Eric, juste, moi. Et cette aiguille, tournant dans ma tête. Tic, tac.. Tu te souviens ? Et une voix. Cette putain de voix, confirmant mon pressentiment. M'informant de cette puissance absolue à laquelle je faisais parti désormais. Je bouillonnais, sentant la haine émaner de mon corps tatoué. J'étais donc condamné à vivre pour l'éternité, dans le corps d'un jeune homme de 24 ans.  Je devenais fou, être trahi par sa propre famille.. je payais le prix fort pour vivre assez longtemps avec un rêve unique.  Rêve qui venait de s'évaporer par la faute d'un homme assoiffé de pouvoir refusant catégoriquement de grandir.